Débrayage de Google : un tournant pour le monde de la technologie
Début de semaine, des employés de Google à travers le globe ont organisé une grève pour exprimer leur mécontentement. Cette action a été provoquée la récente décision de Google de verser 90 millions de dollars à un ancien employé malgré des allégations graves d’inconduite sexuelle. La gestion de ces accusations Google, en particulier à l’égard d’un de ses principaux dirigeants, soulève de sérieuses questions sur les pratiques des grandes entreprises. Ce débrayage étant sans précédent, il pourrait ouvrir la voie à d’autres mouvements similaires.
Ce mouvement a pris de l’ampleur après qu’un article du New York Times a révélé qu’une employée accusait Andy Rubin, le père d’Android, de l’avoir contrainte à des actes sexuels dans une chambre d’hôtel en 2013. L’article mentionne que Google a jugé les accusations crédibles et a demandé la démission de Rubin.
Cependant, la société n’a pas suivi une voie conventionnelle.
Au lieu de cela, la direction a décidé de verser 90 millions de dollars à cet ancien dirigeant, ignorant ainsi la gravité des accusations portées contre lui. De plus, il a bénéficié de la clause de confidentialité dans sa démission, ce qui lui a permis d’éviter toute mention des faits. Bien qu’il ait qualifié l’article de « campagne de diffamation » pleine d’inexactitudes, peu de personnes semblent le croire, et Google reste muet à ce sujet.
Avec plus de 85 000 employés à travers le monde, plus de 20 000 d’entre eux ont participé à la manifestation. Ce mouvement a attiré l’attention des médias et a été soutenu des employés de plus de 50 bureaux de Google. Les manifestants ont ouvert un compte Twitter pour échanger sur leurs revendications, qui incluent la fin des « arbitrages forcés », une pratique qui oblige les victimes à signer des accords de confidentialité au lieu de porter plainte. Ils exigent également plus de transparence concernant la gestion des cas d’inconduite sexuelle.
Google se présente souvent comme une entreprise porteuse de valeurs progressistes. Il est donc exceptionnel que ses employés s’unissent pour défier l’entreprise à une telle échelle, bien que des frictions aient déjà eu lieu dans le passé, mais à un niveau moindre.
Un exemple notoire fut le projet Dragonfly.
Ce projet visait à créer un moteur de recherche censuré pour la Chine. Environ 1 000 employés ont signé une lettre ouverte demandant au PDG Sundar Pichai de clarifier ce projet. Une autre controverse a surgi avec le projet Maven, qui visait à développer des technologies d’intelligence artificielle pour l’armée américaine. Après que près de 4 000 employés ont signé une pétition, Google a abandonné le projet et a promis de ne pas s’impliquer dans des initiatives similaires.